LA POCHETTE DE LA DISCORDE
Alors que les images du 11 Septembre 2001 seront de nouveaux rediffusées en boucle pour les célébrations de l’attentat du World Trade Center, elles viennent de causer, aux Etats-Unis, une énorme controverse alors que NONESUCH allait sortir le nouveau disque de STEVE REICH, compositeur Minimaliste.
On lui a reproché de profiter d’un évènement catastrophique, de le dramatiser à des fins commerciales. La pochette de wtc 9/11 (Pour world Trade center, 11 Septembre.) a provoqué un tel débat que STEVE REICH a dû justifier son choix sur le site du label NONESUCH avant de prendre la décision d’attribuer une autre pochette à son album.
Pour REICH, les choses semblaient aller de soi, « tout matériau documentaire à propos d’un évènement gagne à être illustré par une photo documentaire de l’évènement ».
Sauf que là, il ne s’agit pas d’une photo documentaire. La pochette montre, en effet, la même photo de MASATOMO KURIYA, mais de façon modifiée, recadrée, avec un fond sépia, ce qui lui donne un ton grave. Elle rappelle étrangement l’affiche du film Apocalypse now.
Alors, on peut légitimement se demander si on peut utiliser à des fins illustratives une photo documentaire d’un évènement ? Certainement. Mais peut-on la retoucher afin de la rendre encore plus dramatique ? La question fait débat.
Mais La vraie problématique est l’utilisation d’un crime de masse comme matériau commercial et musical.
Si cela semble admis en littérature ou même au cinéma, cela ne semble pas être le cas dans le domaine musical.
JOHN ADAMS avait lui-même eu des problèmes avec son opéra, la mort de Kinghoffer, un opéra qui mettait en scène des terroristes arabes dans une réplique musicale et poétique. Plus tard, il sera directement accusé d’avoir écrit un « opéra terroriste » !
Reste à savoir si Steve Reich sera, à son tour, accusé d’avoir contribué à créer une « romanisation» d’un acte terroriste ?