La gauche minée par elle même
J’ai trouvé incroyablement culotée l’attaque de Mélanchon contre François Hollande, en traitant le socialiste de « capitaine de pédalo ». Bien que sa remarque peut prêter à rire, je ne vois pas, mais alors vraiment pas où se situe l’intérêt, sauf à ruiner la gauche en la faisant échouer en 2012. Mélanchon manque-t-il autant d’audace face à la crise afin de tomber aussi bas?
Je ne suis pas pro Hollande, mais c’est comme si Mélanchon avait fait un pacte avec la Droite en s’inscrivant dans la logique de l’UMP afin de disqualifier le PS. C’est tout de même assez tordu comme stratégie ! En plus d’être inutile, bien entendu.
Alors, les attaques foireuses de l’affreux Mélanchon, on peut bien s’en passer, vous voyez. Je préfèrerais des idées à la place. Certes, les siennes existent et sont très éloignées de celles du PS mais ceci s’explique de la façon suivante :
avec le candidat de Front de gauche, la rhétorique est simple et sans détour, il peut se le permettre. Avec 5, 6% de promesse de vote dans les sondages, on peut tout se permettre. Ce qui est, à la base, un échec cuisant devient une force terrible, déstabilisante, et ainsi, on peut faire passer des vessies pour des lanternes ou tenir des discours messianiques. On peut prendre tous les risques et prétendre avec aplomb que les autres n’en prennent pas. On peut agiter des rêves public devant les esprits chagrins, prendre cette responsabilité là. Quelle conséquence à court ou à long terme pour Mélanchon?
Aucune. Sauf peut-être, le risque de tomber dans l’opposition systématique et stérile. Voir même de lasser à la longue.